Les âmes vagabondes

Résidence d’artiste 2016

Les âmes vagabondes’ | Aïda Schweitzer

Sur invitation de Paul Schumacher
Kulturschapp Luxembourg


Mixed media installation –
variable dimension (2016)
Artiste : Aïda Patricia Schweitzer

Artist in residence
Kulturschapp Luxemburg
10.07.2016
Performance Aïda Schweitzer & Sylvia Camarda

Performance Sylvia Camarda

Le projet de résidence vise l’installation d’une œuvre occupant totalement l’espace. Le caisson central par sa rotation évoque les phénomènes constants de migration, de mobilité et par opposition l’immobilité des corps noyés, échoués. Comment ces exils forcés, ses phénomènes migratoires influenceront ils l’évolution démographique, culturelle de la planète? Quels impacts ont-ils sur la collectivité et surtout sur chacun d’entre nous ?

Le déracinement initie un parcours douloureux. Pour autant les racines, les traces de vécu douloureux ou pas demeurent visibles. L’abandon de son lieu de vie, de ses attaches « tout laisser » met la vie même en péril. Nous nous considérons tous comme des victimes des attentats ‘je suis Charlie’. Comment notre solidarité aux drames des réfugiés se manifeste elle ? Ses atrocités risquent-elles de se banaliser?

L’artiste propose d’inviter des réfugiés syriens ‘demandeurs d’asile’ lors de sa résidence pour l’accompagner de façon concrète dans cette résidence d’artiste, tentant ainsi de libérer une parole, d’inventer d’autres perspectives, d’initier l’espoir autant que de créer des liens de fraternité autour d’un bel échange réciproque, culturel, et solidaire.

Les âmes vagabondes, la mort dans l’âme, ses expressions trouvent leur place dans le thème abordé. Les réfugiés quittent leur pays à contre cœur espérant trouver une terre d’accueil. Leur racine comme un élément matériel et leur âme chargée de spirituel. Les âmes comme les corps traversent des frontières. Lorsque des êtres, des réfugiés trouvent la mort la matière périt, l’âme demeure, vagabondant au-dessus de la mer, des frontières, des territoires.

De tout temps l’âme est un sujet qui interpelle, interroge notre rapport à la mort, à la spiritualité, ses représentations, nos croyances. Les voix des intervenants enregistrées sur « bandes magnétiques », voix off « au-delà » se chargent symboliquement de rendre hommages aux âmes vagabondes, êtres disparus au cours de leur traversée vers un nouveau rivage…L’artiste propose ainsi un acte de mémoire à la fois grave chargée de poésie.

La Syrie pratique depuis des siècles la colombophilie, comme elle a était pratiquée dans les cultures occidentales, à Homs au cœur de la révolution syrienne, les pigeons voyageurs sont utilisés pour communiquer entre quartiers mais aussi avec d’autres pays voisins, portant ainsi des messages d’urgences, personnels, tactiques. La présence de pigeons voyageurs dans ce projet donne à l’artiste l’occasion d’exploiter ce processus de messagerie porteur d’espoir, se proposant jusqu’à rétablir ainsi une communication avec la Syrie.

Note de l’artiste : J’ai pu constater que beaucoup de réfugiés ne sont pas valorisés et malheureusement s’ennuient (donc psychologiquement peuvent se sentir inutiles). Une façon de libérer la parole, une forme de ‘thérapie’ autour d’un thème qui nous tient toutes et tous à cœur…L’exil, la migration forcée mais aussi des messages d’espoir.

Les âmes vagabondes  (©)Texte: Jean Marc Aviance Luxembourg

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